En dépit de certaines allégations alarmistes prétendant que l’économie passe par une situation qui frôle l’effondrement mais sans prétendre, non plus, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, force est de reconnaître que les indicateurs enregistrent, depuis quelque temps, et de l’aveu même des observateurs avertis, des améliorations palpables dans plusieurs secteurs.
En effet, les chiffres officiels fournis par la Banque centrale de Tunisie (BCT) et l’Institut national de la statistique (INS) sont prometteurs aussi bien au niveau des réserves en devises qu’à celui de la balance commerciale, ce qui est dû, essentiellement, à l’amélioration des exportations, sachant qu’il s’agit d’un secteur révélateur de la bonne tenue de l’économie du pays.
Et comme les chiffres sont têtus, il est utile d’en donner quelques-uns pour étayer cette thèse optimiste. Le déficit commercial s’est allégé au cours des dix derniers mois de l’année en cours, passant de -21371,5 MD à -15856,6 MD, soit une amélioration du taux de couverture qui a gagné 7,2 points par rapport à la même période de l’année 2022, selon la publication de l’INS en date du 10 novembre 2023.
A côté de cette embellie, il faut savoir, également, que les améliorations des exportations portent sur nombre de domaines, dont principalement les industries agroalimentaires avec un plus de 16,2%, les industries du textile- habillement et cuir avec un plus de 9,1%, alors que celles mécaniques et électriques ont enregistré une croissance de l’ordre de 17,5%.
Quant au secteur des phosphates, bien qu’encore en deçà des niveaux d’avant 2010, la CPG annonce avoir exporté plus de 70 mille tonnes depuis le début de 2023, confirmant la nouvelle courbe ascendante avec une nette reprise depuis 2022, et la reconquête du marché indonésien vers lequel la Compagnie a déjà exporté 40 mille tonnes.
La même tendance est visible sur le marché européen et une partie du monde arabe avec, respectivement, une hausse des exportations de 14,1% au cours des neuf premiers mois de 2023 vers les pays d’Europe et des augmentations de 28,3% avec l’Algérie, de 9,6 % avec la Libye.
De bon augure, tout cela permet de prévoir que la Tunisie pourrait augmenter ses exportations totales vers l’Afrique, pour passer de 3 % actuellement à presque 20 % , grâce à une stratégie et une approche prospectives consistant à identifier les produits prioritaires par rapport à chaque pays.
Et pour peu qu’on élabore une politique « agressive » en la matière avec une exploitation optimale de notre diplomatie économique, les espoirs sont permis pour gagner de nouveaux marchés et passer à des paliers supérieurs grâce, justement, aux exportations.